Plusieurs regroupements de l’opposition ont appelé à des
manifestations pacifiques en RDC pour protester contre le dernier arrêt
de la Cour constitutionnelle relatif à la fin du mandat du président de
la République, réclamer l’organisation de l’élection présidentielle dans
les délais constitutionnels et manifester la solidarité envers les
habitants de Beni victimes des tueries répétées depuis deux ans.
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A Kinshasa, les manifestants ont débuté la marche avant d’être dispersés à coup des gaz lacrymogènes.
Des témoins rapportent que plusieurs commerces situés le long de
l’itinéraire de la marche sont restés fermés durant l’avant-midi.
Dans les quartiers qui n’étaient pas concernés par cette manifestation, les activités se seraient déroulées normalement.
Mais plusieurs responsables d’écoles ont fermé leurs établissements.
A Beni, dans le Nord-Kivu, la marche a été dispersée
par la police. Quelques militants de l’opposition qui avaient emprunté
le boulevard du 30 Juin malgré le quadrillage de la ville par police ont
été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène. Le coordonnateur de la
dynamique de l’opposition à Beni dénonce ce qu’il qualifie «dérive
dictatoriale». Jusque vers midi, heure locale, les activités étaient
paralysées dans la ville.
A Goma, au moins une vingtaine de personnes ont été
interpellées au cours de la marche. Les autorités de la province avaient
interdit toute manifestation. Un dispositif policier et militaire a été
déployé dans certains quartiers pour tenter d’empêcher les manifestants
à atteindre le centre-ville de Goma.
Des sources locales rapportent que la plupart des personnes
interpellées sont gardées au cachot de la commune de Karisimbi et sept
autres ont été acheminées au commissariat urbain de la police.
Des blessés sont également signalés.
La marche de l’opposition s’est déroulée dans un climat apaisé jeudi 26 mai à Bukavu (Sud-Kivu), loin de toute répression, selon plusieurs observateurs.
La mairie avait autorisé cette manifestation voulue pacifique par les opposants.
Quelques dispositifs allégés de la Police nationale congolaise ont
été visibles à distance des lieux de manifestation, rapportent des
sources locales.
Certains magasins sont restés fermés, ainsi les écoles situées le long du parcours des manifestants.
La marche de la Dynamique de l’opposition et du Front Citoyen 2016 a aussi été dispersée à Bunia
par la police quelques minutes après son début sur le Boulevard de
Libération. Selon des sources locales, un important dispositif policier
était déjà visible aux « points stratégiques » situés sur l’itinéraire
de la marche tôt dans la matinée.
Une centaine de manifestants munis de calicots et drapeaux de la RDC
ont emprunté la principale artère de la ville en scandant des slogans
appelant au respect de la constitution.
Quelques minutes après, rapportent des témoins, une unité anti-émeute
de la police est intervenue. Le secrétaire fédéral de l’UNC aurait été
brutalisé.
Aucune interpellation n’a été signalée pendant l’intervention de la police.
Vous pouvez écouter le reportage de notre reporter sur place.
A Lubumbashi, la marche n’avait pas encore commencé à
midi. Les organisateurs disent attendre l’arrivée des leaders de
l’opposition pour donner le coup d’envoi.
Au centre-ville, un important dispositif policier a été déployé
notamment à la grande place de la Poste, à la place de la Gare, au
rond-point Tunnel et au Carrefour.
Les activités tournent normalement. Les magasins et marchés sont ouverts et les écoles fonctionnent sans problème.
A Kalemie et Moba, les manifestants de l’opposition
ont aussi été dispersés. A Kalemie, la manifestation a été dispersée au
niveau du marché des refugiés, à plus ou moins 500 mètres de la place
Kisebwe, point de départ de la marche. Des membres de l’UNADEF et du
PND, deux partis d’opposition, ont dénoncé à Radio Okapi
l’interpellation de leurs camarades.
Signe de la tension qui a régné dans la ville, les activités
commerciales tournaient au ralenti à la place Kisebwe jusqu’à 11 heures
locales, malgré les appels lancés par la police.
A Moba, situé à plus de 300 km de Kalemie, la matinée a été
mouvementée. Le quartier Kirungu a connu un début de marche vers 7h30
locales. La manifestation a vite été dispersée à coups de balles tirés
par la police, rapporte une source proche de la société civile. Trois
personnes auraient été interpellées, affirme cette source.
Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec les autorités n’ont pas abouti.
A Kananga, la police a empêché la marche de se
tenir. Avant que la manifestation ne débute, trois personnes ont été
interpellées au rond-point Notre-Dame, qui devait être le point de
départ de la marche. Les manifestants ont été relâchés quelques heures
plus tard, selon des sources locales.
Les autres manifestants ont été brutalement dispersés par des
éléments de la police déployés depuis la matinée dans les points
sensibles de la ville.
Le maire de la ville de Kananga, de son côté, reconnaît avoir ordonné l’interdiction de cette marche depuis mardi.
Certaines sources indiquent que les organisateurs de la marche et
quelques manifestants ont réussi à déposer un mémorandum au siège de la
Monusco.
A Mbandaka, les manifestants partis du siège du MLC
ont parcouru environ 2 kilomètres avant de faire face à un important
dispositif de la police déployé au niveau de l’Hôtel de ville.
Ils ont tenté de résister mais ils ont été dispersés par des coups de
feu tirés par la police. Quelques manifestants parmi lesquels un cadre
du MLC ont été interpelés. Des sources locales font état des blessés,
sans plus de précision.
Vous pouvez écouter le reportage de notre reporter sur place.
jeudi 26 mai 2016
mercredi 25 mai 2016
«L’arrêt de la Cour constitutionnelle a touché des matières verrouillées», selon Valentin Mubake
Valentin Mubake, conseiller politique du président de l’Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS) Etienne Tshisekedi, estime que l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle en interprétation de l’article 70 touche des matières verrouillées de la constitution.
«Cet arrêt a touché les matières verrouillées qui concerne deux aspects. D’une part, la durée du mandat du chef de l’Etat. Ils ont octroyé à M. Kabila un troisième mandat et ils lui demandent de rester au pouvoir même s’il n’y a pas organisation de l’élection présidentielle », dénonce Valentin Mubake.
Selon lui, l’arrêt de la Cour « ne peut pas arriver à une interprétation qui contredit un autre article de la constitution».
L’UDPS va participer à la marche, prévue jeudi 26 mai par l’opposition et la société civile, pour rejeter l’arrêt de la Cour constitutionnelle rendue en réponse à la requête des députés de la Majorité parlementaire en interprétation de l’article 70 de la constitution sur le mandat du chef de l’Etat.
Le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, estime qu’aucun gouvernement ne peut accepter la position de l’opposition congolaise de mobiliser la population pour s’opposer à la décision de la Cour constitutionnelle. Pour lui, cette démarche est anticonstitutionnelle.
Le maire de Lubumbashi interdit la marche du 26 mai
Dans une correspondance adressée au porte-parole de la Dynamique de
l’opposition dans l’ex-Katanga datant du mardi 24 mai, le maire de
Lubumbashi (Haut-Katanga), Jean Oscar Sanguza Mutunda, s’oppose à la
marche projetée par l’opposition le 26 mai dans la ville.
Cette manifestation est inopportune, d’autant plus que l’arrêt de la Cour constitutionnelle est irrévocable et opposable à tous, a-t-il indiqué.
Les organisateurs membres de la Dynamique de l’opposition, eux se disent non concernés par la réponse du maire, car, soulignent-ils, en matière des manifestations, le pays est dans le régime d’information et non d’autorisation.
Pour le porte-parole de la Dynamique de l’opposition dans l’ex-Katanga, Eddy Tshipeng, la démarche de l’autorité urbaine viole la Constitution.
M. Tshipeng précise que la marche projetée a pour objectif : l’organisation des élections dans les délais constitutionnels et l’interpellation du gouvernement en rapport avec les massacres de Beni.
Cette manifestation est inopportune, d’autant plus que l’arrêt de la Cour constitutionnelle est irrévocable et opposable à tous, a-t-il indiqué.
Les organisateurs membres de la Dynamique de l’opposition, eux se disent non concernés par la réponse du maire, car, soulignent-ils, en matière des manifestations, le pays est dans le régime d’information et non d’autorisation.
Pour le porte-parole de la Dynamique de l’opposition dans l’ex-Katanga, Eddy Tshipeng, la démarche de l’autorité urbaine viole la Constitution.
M. Tshipeng précise que la marche projetée a pour objectif : l’organisation des élections dans les délais constitutionnels et l’interpellation du gouvernement en rapport avec les massacres de Beni.
Nord-Kivu: Julien Paluku interdit toute manifestation le 26 mai
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, interdit toute manifestation publique le 26 mai sur l’ensemble de sa province.
« Je tiens ici à confirmer la décision des trois maires qui viennent d’interdire, le 26 mai, ce que l’on a appelé ici ‘manifestations’ dans les trois villes [Goma, Beni et Butembo]. Et, comme gouverneur, j’insiste maintenant pour élargir cette interdiction sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu», a-t-il déclaré mardi 24 mai à Goma, au cours d’une conférence de presse.
L’opposition a appelé à une marche le 26 mai prochain contre à l’arrêt rendu de la Cour constitutionnelle confirmant le maintien en fonction de l’actuel chef de l’Etat jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu. Les opposants exigent également «la tenue des élections dans les délais constitutionnels.»
Selon le gouverneur du Nord-Kivu, le G7, la Dynamique de l’opposition et le Front citoyen sont des structures non reconnues légalement et ne sont pas autorisées à organiser une quelconque manifestation dans sa province.
Ces manifestations sont sans fondement, car, l’arrêt de la Cour constitutionnelle est inattaquable, a indiqué M. Paluku, ajoutant que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé les préalables à remplir pour les prochaines élections en RDC.
Dans un communiqué rendu public mardi soir, le Front citoyen appelle la population à se mobiliser pour la marche pacifique du 26 mai, pour de dire non au glissement, à l’arrêt de la Cour constitutionnelle et aux massacres de Beni.
« Je tiens ici à confirmer la décision des trois maires qui viennent d’interdire, le 26 mai, ce que l’on a appelé ici ‘manifestations’ dans les trois villes [Goma, Beni et Butembo]. Et, comme gouverneur, j’insiste maintenant pour élargir cette interdiction sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu», a-t-il déclaré mardi 24 mai à Goma, au cours d’une conférence de presse.
L’opposition a appelé à une marche le 26 mai prochain contre à l’arrêt rendu de la Cour constitutionnelle confirmant le maintien en fonction de l’actuel chef de l’Etat jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu. Les opposants exigent également «la tenue des élections dans les délais constitutionnels.»
Selon le gouverneur du Nord-Kivu, le G7, la Dynamique de l’opposition et le Front citoyen sont des structures non reconnues légalement et ne sont pas autorisées à organiser une quelconque manifestation dans sa province.
Ces manifestations sont sans fondement, car, l’arrêt de la Cour constitutionnelle est inattaquable, a indiqué M. Paluku, ajoutant que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé les préalables à remplir pour les prochaines élections en RDC.
Dans un communiqué rendu public mardi soir, le Front citoyen appelle la population à se mobiliser pour la marche pacifique du 26 mai, pour de dire non au glissement, à l’arrêt de la Cour constitutionnelle et aux massacres de Beni.
mardi 24 mai 2016
Nord-Kivu: la communauté internationale pour des «actions décisives» contre les groupes armés
«Les garants de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sont engagés à remobiliser les efforts pour des actions décisives contre les forces et groupes armés» qui insécurisent encore la province du Nord-Kivu, a déclaré lundi 23 mai à Goma de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs africains, Saïd Djinnit.
Il dirige une mission, constituée notamment des délégués de la CIRGL, de la SADC, de l’Union Africaine et de la MONUSCO, qui s’est rendue dans cette province pour exprimer la solidarité de la communauté internationale avec la population locale meurtrie par des groupes armés.
Au sortir de la rencontre avec le gouverneur du Nord-Kivu, Saïd Djinnit, a déclaré :
«C’est une mission qui a pour objet de sensibiliser toutes les parties concernées sur le fait que les forces négatives sévissent encore dans l’Est de la RDC et que cela est inacceptable et que nous devons mobiliser toutes parties pour renforcer les efforts pour qu’il y ait des actions décisives contre les forces négatives, toutes les forces négatives. Qu’il s’agisse des ADF, qui commettent des pires atrocités, qu’il s’agisse des FDLR installés depuis longtemps et qui commentent des atrocités.»Selon M. Djinnit, toutes les forces négatives contribuent à perpétuer la méfiance entre les pays de la région.
«Je suis convaincu que le moment est venu d’aller plus loin dans la collaboration entre la MONUSCO et les FARDC, mais aussi la collaboration de toute la région pour que des efforts décisifs soient faits contre ces groupes armés», a-t-il déclaré.
Dans cette mission, Saïd Djinnit est accompagné de représentants d’institutions internationales qui garantissent la mise en œuvre de de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba: Ntumba Luaba, pour le compte de la CIRGL; le Lieutenant-colonel Wilbert Ibuge, en charge de la défense et planification au sein de la SADC; Ibrahima Fall, représentant spécial de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs et David Gressly, le chef adjoint de la MONUSCO.
La délégation s’est rendue mardi 24 mai dans la région de Beni, dont les habitants sont encore sous le choc de récents massacres attribués aux rebelles ougandais des ADF.
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